Les archives publiques – enfin ouvertes – et le fonds du passeur Michel Ferry, permettent de reconstituer l’historique d’une filière très active, de 1940 à 1944, depuis l’Alsace annexée de force jusqu’à Moussey, en zone interdite. 

Dans les mémoires locales, ces faits désormais lointains sont presque oubliés ; on tend à confondre résistants et passeurs. L’empreinte de ces derniers, reposant sur de fragiles témoignages, mérite d’être comparée au résultat de récentes investigations historiques. Comment l’image du passeur vosgien s’est-elle construite ? Avec un recul de plus de 80 années, retiendrions-nous la même interprétation pour ces événements ? Plus largement, c’est aussi l’occasion de nous interroger sur la notion, toujours actuelle, de Résistance civile, sur les rapports complexes entre clandestins, passeurs et frontières, ainsi que sur l’évolution des regards portés sur ce phénomène, lors de ces événements, quelques années plus tard et à l’heure de l’écriture de l’histoire.

Dans quelle mesure est-il possible d’envisager un parallèle avec les passeurs du XXIe siècle ?