Sentier des Passeurs

Trait d’union entre la Lorraine et l’Alsace, le Sentier des Passeurs franchit les crêtes vosgiennes dans une zone qui fut autrefois la principauté de Salm, partant de la vallée de la Bruche, traversant une partie de la vallée du Rabodeau. Une trentaine d’œuvres d’une grande diversité formelle et conceptuelle, produites lors des dernière Biennales, restent en place sur Sentier des Passeurs. Ces propositions artistiques dialoguent avec des matériaux du lieu, en particulier avec les écosystèmes de la forêt; sculptures et installations s’y inscrivent à différentes échelles et, sur la partie supérieure du parcours, se découpent sur les horizons vosgiens.

Des milieux écologiques remarquables

Le secteur du Sentier des Passeurs abrite des milieux et des écosystèmes remarquables et typiques des Vosges centrales. Il est soumis à une forte pression économique et humaine : exploitation et gestion forestière, cueillette, chasse, fréquentation touristique. Le maintien de ces équilibres dépend de toutes ces influences.  Nous invitons les promeneurs à être responsables et respectueux des milieux traversés.

LA HÊTRAIE SAPINIÈRE

Sur les versants s’étend la hêtraie sapinière à myrtille. C’est le peuplement le plus proche de la forêt dite « naturelle ». Elle est composée de deux strates basses, la strate muscinale (des mousses) et la strate herbacée (de 0 à 1 – 1,5 m à maturité) et d’une ou deux strates plus élevées, dites strates arbustives (jusqu’à environ 8 m) et strates arborées. La strate arbustive sera présente si suffisamment de lumière parvient au sol. Après leur mort, les arbres sont colonisés par différentes espèces de champignons, d’insectes xylophages qui vont le décomposer. La faune forestière montagnarde y trouvera le gite et le couvert.

DES MILIEUX HUMIDES : TOURBIÈRE, CIRQUE GLACIAIRE ET RUISSEAU

La tourbière de Barfontaine est dite soligène, alimentée par les sources et eaux de ruissellement. Cette tourbière à sphaignes dépend de la permanence de l’eau qui, appauvrie en oxygène, provoque un milieu d’anaérobiose, c’est-à-dire une vie en milieu asphyxiant. La dégradation des débris végétaux est ralentie et forme la tourbe accumulée sur des siècles, voire des millénaires. La vie dans ce milieu particulier a développé des adaptations remarquables liées à la respiration, à la nutrition ou à la reproduction. Parmi les autres zones humides, on trouve également le cirque glaciaire du Trou du Cuveau et le ruisseau de Barfontaine suivant le radier. Ils comportent eux aussi un biotope remarquable et fragile.

LES CHAUMES ET LES LANDES

La chaume est une prairie dégagée d’altitude favorable aux callunes, myrtilles, mais aussi à toutes sortes de graminées dont les canches flexueuses et cespiteuses, les luzules des champs et des bois et la molinie bleue. Ici, la flore doit s’adapter à des conditions météorologiques difficiles : vents forts, froid, neige, exposition au soleil. A l’origine, les sites de la Haute Loge et des Hautes Relevées étaient une terre de pâturage, en atteste l’ancien abri de berger au point culminant et les ruines de la marcairie en contrebas. Le paysage s’est maintenu en lande, depuis. De nombreuses espèces d’orthoptères (sauterelles et criquets) stridulent en été. Les arbres caractéristiques de la chaume sont le sorbier des oiseleurs, les alisiers blancs, bien que les épicéas aient tendance à les suppléer.

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